Antoine Béchamp

Pierre Jacques Antoine Béchamp, né le 15 octobre 1816 à Bassing et mort le 31 mars 1908 à Paris, était docteur ès sciences, docteur en médecine, en chimie et en pharmacie.



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Biologiste français - Médecin - Médecin français - Médecin du XIXe siècle - Histoire des sciences - Chevalier de la Légion d'honneur - Naissance en 1816 - Décès en 1908

Antoine Béchamp

Pierre Jacques Antoine Béchamp, né le 15 octobre 1816 à Bassing (Moselle) et mort le 31 mars 1908 à Paris, était docteur ès sciences, docteur en médecine, en chimie et en pharmacie. Il est l'auteur d'une théorie sur les "microzymas" (terme précurseur pour microbe).

À la suite de travaux expérimentaux et d'observations, il revendique la découverte que toute cellule animale ou végétale serait constituée de petites particules capables, sous certaines conditions, d'évoluer pour former des bactéries qui continueraient à vivre après la mort de la cellule dont elles proviendraient. Béchamp nomma ces petits éléments autonomes «microzymas».

Ces thèses, dès l'époque de Béchamp, furent toujours particulièrement minoritaires parmi les scientifiques. Jules Tissot, professeur de physiologie générale au Muséum d'Histoire Naturelle, pensa les confirmer par des photographies de haute précision de cellules végétales et animales. Pour Tissot les organismes vivants, lorsqu'il s se dérèglent, produiraient eux-mêmes bactéries pathogènes et virus (ce qui est totalement farfelu aux yeux de la science moderne). En l'état actuel de la recherche, les tenants de cette thèse se trouvent chez un certain nombre de thérapeutes des médecines parallèles comme Hulda Regehr Clark et Tamara Lebedewa. Le zoologue et entomologue allemand Günther Enderlein (1872-1968) se fonda aussi sur les travaux de Béchamp lorsqu'il introduisit ces hypothèses d'un pléomorphisme des bactéries [1].

Béchamp fut contemporain de Louis Pasteur qu'il accuse d'avoir repris ses propres théories en dénaturant leur sens profond et d'avoir ainsi orienté la médecine dans une forme d'impasse. Il ne craint pas d'affirmer en réponse à un collègue, le Docteur Vitteaut : «Je suis le précurseur de Pasteur, précisément comme le volé est le précurseur de la fortune du voleur heureux et insolent qui le nargue et le calomnie. » [2]

Biographie [3], [4]

Antoine Béchamp est né en Lorraine d'un père meunier. Il fait ses premières études à Bucarest où son oncle est consul. De retour en France en 1834, il s'inscrit à l'École supérieure de Pharmacie de Strasbourg, ville où il ouvre une officine en 1843.

Reçu en 1851 au concours d'agrégation, il obtient un poste de chimie, physique et toxicologie à Strasbourg. En 1856, il est professeur de chimie médicale et de pharmacie à la Faculté de Médecine de Montpellier. En 1876, il devient le premier doyen de la Faculté libre de Médecine de Lille. À la suite des démêlés qui l'opposent à Louis Pasteur à partir de 1881, il doit quitter son poste en 1888 et achète une pharmacie au Havre. Le Centre mondial de Recherches Antoine Béchamp (CIRAB) assure le suivi de son œuvre pour les générations futures [5].

Les travaux d'Antoine Béchamp

Antoine Béchamp et la théorie du microzyma

Pour Béchamp, l'erreur des «biologistes» de son époque aurait été d'étudier la vie en observant la «mort» car les tissus sont préalablement :

Selon Béchamp, l'unité de base de toute vie organique serait le microzyma. Selon Béchamp, le microzyma est capable de se reproduire.

Pour la médecine scientifique, les microzymas n'existent pas. Selon Louis Pasteur, la cellule est aseptique. Il n'y a pas de germes dans l'intimité des organismes vivants complexes à l'état normal, thèse confirmée par la médecine moderne.

Sur base de la lecture des travaux de Béchamp, on peut dire que ce dernier n'est pas défenseur de la "génération spontanée". Le mot microzyma a été remplacé par le mot microbe (terme découvert par le chirurgien Sédillot). On peut même dire que le microzyma est l'ancêtre linguistique du mot microbe... (voir citation) [6]

Antoine Béchamp et les maladies du ver à soie [7], [8], [9], [10]

Les maladies des vers à soie

Trois maladies des vers à soie sont à distinguer : la pébrine, la muscardine, la flacherie.

Article détaillé : maladies des vers à soie.

Historique des recherches d'Antoine Béchamp sur les maladies des vers à soie

1865

Le sénateur du Gard Jean-Baptiste Dumas, le célèbre chimiste de l'époque, envoie Louis Pasteur étudier la maladie des vers à soie (pébrine, nommée aussi «la nouvelle maladie»)  : dans le Midi, pays d'origine de Dumas, l'industrie du ver à soie est menacée par cette "nouvelle maladie". Il propose à Pasteur d'étudier celle-ci. Pasteur objecte qu'il n'a jamais vu de ver à soie et qu'il ne connaît rien sur le sujet [11], [12], [13]. Dumas lui répond : "Tant mieux, nous n'avez pas d'idées préconçues". [14]

Le 6 juin 1865, Antoine Béchamp fait une communication à la Société centrale d'agriculture de l'Hérault [15]. D'emblée, il suppose que la pébrine est parasitaire.

Le jour de la communication de Béchamp devant la Société centrale d'agriculture de l'Hérault, Pasteur part pour Alais (ancien nom pour Alès). Il est payé par le gouvernement français de l'époque pour étudier la pébrine.

Quant à Jean-Baptiste Dumas, il rédigé dans un rapport au Sénat de l'Empire, le 9 juin 1865 : «La maladie du ver s'observe à l'ensemble des phases de la vie : œuf, ver, chrysalide, papillon, elle peut se manifester dans l'ensemble des organes. D'où vient la maladie ? On l'ignore. Comment s'inocule-t-elle ?… On ne le sait…» [16].

Le 25 septembre 1865, Louis Pasteur fait une communication sur la maladie des vers à soie à l'Académie des sciences [17]. L'article reprend et résume principalement les travaux de ses prédécesseurs Quatrefages, Cornalia et Ciccone.

Il reprend l'opinion émise par Ciccone en écrivant : «les corpuscules ne sont ni des animaux, ni des végétaux, mais des corps plus ou moins analogues aux granulations des cellules cancéreuses ou des tubercules pulmonaires. Au point de vue d'une classification méthodique, ils devraient être rangés plutôt à côté des globules de pus, ou des globules du sang, ou mieux toujours des granules d'amidon, qu'auprès des infusoires ou des moisissures» [18].

Pour Pasteur, les vers à soie sont malades parce qu'ils n'ont pas une bonne constitution (sic)  : «Si on réunissait dans un même lieu une foule d'enfants nés de parents malades de la phtisie pulmonaire, ils grandiraient plus ou moins maladifs, mais ne montreraient qu'à des degrés ainsi qu'à des âges divers les tubercules pulmonaires, signe certain de leur mauvaise constitution. Les choses se passent environ de même pour les vers à soie» [19].

1866

Le 17 juin 1866, Antoine Béchamp publie une note sur la pébrine dans les comptes rendus de l'Académie des sciences [20]. Son article débute ainsi : «J'admets que la maladie des vers à soie, qui fait des ravages depuis plusieurs années est parasitaire. La pébrine, selon moi, attaque en premier lieu le ver par le dehors, et c'est de l'air que viennent les germes du parasite. La maladie, en un mot, n'est pas primitivement constitutionnelle» [21]. Dans cet article du 17 juin 1866, Béchamp confirme par conséquent ses déclarations de l'année précédente : il réaffirme que la pébrine est une maladie parasitaire, que l'attaque du ver vient du dehors, et que les germes du parasite viennent de l'air (il n'est par conséquent pas partisan de la «génération spontanée»).

À cette époque, Louis Pasteur persiste à croire la pébrine constitutionnelle et non parasitaire…

Pour combattre cette maladie parasitaire, Béchamp recommande l'emploi de la créosote, connue comme puissant antiseptique par la présence de phénol et de crésol qu'elle contient. Il affirme l'action et l'innocuité de la créosote sur le ver à soie. Ses résultats ne semblent cependant pas avoir été confirmés[22].

Le 26 juin 1866, Louis Pasteur fait un exposé au Comice agricole d'Alais, réuni en séance extraordinaire [23]. Les observations de Pasteur exposées devant ce Comice agricole sont reprises dans la note lue par lui-même à l'Académie le 23 juillet 1866 [24]. On y lit, entre autres : «Je suis particulièrement porté à croire qu'il n'existe pas de maladie actuelle spécifique des vers à soie». Il compare la maladie des vers à soie à une phtisie pulmonaire héréditaire… Pasteur est aux antipodes de l'hypothèse parasitaire de Béchamp…

Le 2 juillet 1866, Béchamp déclare devant la société d'agriculture de l'Hérault que la pébrine est une maladie parasitaire [25].

Le 23 juillet 1866, Pasteur présente un mémoire à l'Académie des sciences [26]. Quoique dépassant les limites réglementaires, ce mémoire est publié dans son intégralité et , sur proposition de Dumas, la plupart d'exemplaires sont mis à disposition de l'auteur pour être distribués dans le Midi [27]. Pasteur reprend les thèses qu'il a soutenues l'année précédente, et son mémoire ne contient aucune expérimentation… Il attaque l'hypothèse parasitaire de Béchamp au sujet de la pébrine. Il dit que ce serait une erreur de croire cette idée [28]. Il affirme que les corpuscules sont incapables de reproduction [29] et continue toujours à les ranger du côté des globules de sang, des globules de pus, … [30].

Le 13 août 1866, Béchamp fait à nouveau une communication sur le sujet [31] mais l'Académie n'en publie malheureusement qu'un extrait alors que la communication de Pasteur du 23 juillet 1866 a droit à 17 pages. Un des deux commissaires pour la lecture de son article est ... Louis Pasteur…

Cette communication de Béchamp commence par :

«On peut faire deux hypothèses pour se rendre compte de la nature de la maladie nommée pébrine.

1° Elle est constitutionnelle. Dans ce cas les corpuscules vibrants ne sont qu'un signe pathognomonique, une production pathologique. Loin d'être cause de la maladie, ils n'en sont que l'effet.

2° Elle est parasitaire. Alors les corpuscules, si on ne découvre aucune autre production organisée, sont la cause productrice de la maladie.»

Le travail de Béchamp est fondé sur la seconde hypothèse. Il y donne une série d'expériences, et se propose de démontrer dans un prochain article que le corpuscule vibrant n'est pas une production pathologique, quelque chose d'analogue au globule de pus, ou à la cellule du cancer ou aux tubercules pulmonaires (le contraire de l'opinion de Pasteur, qui l'a rapportée le 25 septembre 1865). Béchamp le démontrera dans son article du 27 août 1866, infirmant le rapport de Pasteur.

Le 20 août 1866, Pasteur rédige un article [32] où il combat, toujours et toujours, les travaux de Béchamp…

Le 27 août 1866, Béchamp présente une nouvelle communication à l'Académie [33]. Il réitère sa théorie, que la pébrine est d'origine parasitaire, et que le corpuscule vibrant est la cause de la maladie. «Pour démontrer que ce corpuscule n'est pas une production pathologique analogue aux globules du sang, aux globules de pus, à la cellule cancéreuse, aux tubercules pulmonaires, en un mot, n'est pas une cellule animale», il démontre que le corpuscule vibrant est un ferment, qu'il est de nature insoluble, qu'il résiste à la putréfaction et est insoluble dans la potasse caustique (au contraire de des globules rouges, des cellules de pus, des cellules cancéreuses, tous solubles dans la potasse caustique).

Le Moniteur du 23 août 1866 publie les questions [34] que Béchamp se pose à l'époque sur la pébrine [35] qui résument particulièrement bien le problème :

1° Si la maladie est parasitaire, d'où vient le parasite ?
2° Quel est le siège d'origine du parasite ?
3° Quelle est la nature du parasite, c'est-à-dire des corpuscules vibrants ? Sont-ils de nature animale ou végétale ? Ont-ils quelque fonction qui permette de les rapprocher des ferments organisés connus ?
4° La nature du parasite étant connue, expliquer comment il envahit la chenille, la chrysalide et le papillon, ou alors peut-être l'œuf.
5° Quels sont les moyens prophylactiques qu'on peut opposer à l'envahissement du parasite ?

Le 3 septembre 1866, Béchamp publie à nouveau un article [36] où il réitère le résultat de ses recherches : la pébrine est parasitaire. Béchamp considère qu'il regarde la cause de la maladie en affirmant la nature parasitaire de la maladie, alors que Pasteur, lui, ne la considère que comme un signe. Le premier, il insiste sur le lavage à l'eau créosotée, comme traitement curatif.

Le 10 septembre 1866, Pasteur présente un article [37] à propos des travaux de Balbiani sur la maladie des vers à soie. Il discute en particulier sur l'acidité et l'alcalinité des humeurs des vers à soie…

Les comptes rendus de l'Académie des sciences de 1866 [38] signalent que Béchamp adresse de nouvelles observations sur la maladie des vers à soie. L'article est renvoyé vers la Commission des vers à soie.

Le 22 octobre 1866, Béchamp publie un commentaire sur les travaux de Joly [39]. Il rappelle le traitement à la créosote et rédigé que d'autres savants se sont servis de l'acide phénique (autre antiseptique, différent de la créosote). Il signale qu'un collègue de Montpellier a utilisé la créosote pour un «sycosis parasitaire». Il signale aussi que Huber et Chevreul ont constaté l'effet bénéfique de l'essence de térébenthine pour inhiber la germination des haricots dans une enceinte close [40]. Il termine l'article en écrivant «Cette théorie, fondée sur tant d'expériences, confirmée depuis 1854 par tant d'expérimentateurs, je propose de l'appliquer au traitement de la pébrine.».

Le 17 décembre 1866, à nouveau Béchamp rédige un article [41] qui propose une nouvelle précaution supplémentaire pour éradiquer la pébrine : contrôler l'humidité des feuilles. Il cite plusieurs auteurs qui en ont constaté l'utilité.

1867

Le 4 février 1867, Béchamp publie à nouveau dans les Comptes rendus de l'Académie : il montre que les corpuscules se comportent comme un ferment producteur d'alcool [42].

Le 14 mars 1867, Pasteur rédigé à Jeanjean, un maire du Gard, secrétaire d'un Comice agricole : «Ce pauvre M. B. (Béchamp) est en ce moment un des plus curieux exemples de l'influence des idées préconçues se transformant progressivement en idées fixes [sic]. Toutes ses affirmations sont tellement de parti pris que j'en suis à me demander s'il a jamais observé plus de dix vers à soie dans sa vie.» [43].

Or Pasteur se trompe et c'est Béchamp qui a raison : la pébrine est parasitaire…

Le 18 mars 1867, Pasteur rédigé à nouveau à Jeanjean pour dire ses échecs et critiquer Béchamp [44].

Le 29 avril 1867, Pasteur fait à nouveau une communication sur la nature des corpuscules des vers à soie [45]. Pasteur parle d'organites et de scissiparité. Il cite d'autres auteurs, excepté Béchamp… Citer Béchamp, ce serait reconnaître l'antériorité, l'importance et la qualité de ses travaux…

Le 29 avril 1867, Béchamp publie à nouveau dans les comptes rendus de l'Académie des sciences [46]. Il rappelle les conclusions de ses rédigés : le corpuscule vibrant est un mycrophite ferment producteur d'alcool, il est loin d'être putrescible, il pullule dans un milieu de matériaux putrescibles et c'est une spore. Il rappelle aussi l'effet bénéfique inhibiteur de la créosote sur la multiplication des corpuscules. Il rajoute en terminant cet article : «J'ose espérer que la priorité de l'idée et des expériences qui la démontrent ne me sera pas contestée.» [47].

Le 20 mai 1867, Béchamp fait deux communications publiées dans les comptes rendus [48]. La première communication prend note que Pasteur admet que le corpuscule est un organisme indépendant. Mais il laisse entendre que Pasteur n'est pas le premier à écrire sur la multiplication scissipare du corpuscule. Dans la seconde communication, Béchamp parle de ses expériences avec Estor et consacre une partie de son article à la flacherie, qu'il ne faut pas confondre avec la pébrine [49]. (En réalité, Béchamp ne appelle pas la flacherie dans cette communication, mais la maladie des vers restés petits. Dans une communication ultérieure, Béchamp dira que pour lui, la maladie des vers restés petits et la flacherie ne font qu'une[50]. ) Il voit des microbes spécifiques (distincts des corpuscules de la pébrine) qu'il appelle Microzymas bombycis [51]. En fin d'article, il insiste sur le soin à apporter à la préparation des feuilles qu'on donne en pâture aux vers.

Selon la théorie parasitaire qu'il soutient, les microzymas viennent de l'air et devraient pouvoir se rencontrer sur la feuille [52].

Le 22 mai 1867, le «Messager du Midi» [53] publiait les preuves données par Béchamp de l'origine parasitaire de la maladie. Elles se résument ainsi :

«1°C'est par l'extérieur que la maladie débute
2° Le corpuscule vibrant a une existence indépendante et propre; il est imputrescible et pullule au milieu des matériaux putréfiés
3° Le corpuscule vibrant est végétal
4. Le corpuscule agit comme un ferment.»

Le 29 mai 1867, Pasteur rédigé à Dumas pour dire qu'il refuse toujours la nature parasitaire de la pébrine… [54]. Il réfute toujours les thèses de Béchamp… Plus tard, néenmoins, il s'en arrogera la paternité…

Il lui rédigé aussi : «Si vous saviez combien il est erroné de dire que cette maladie (pébrine) n'est pas constitutionnelle, mais uniquement parasitaire. Son caractère essentiel est exactement dans son caractère constitutionnel … et quel audacieux mensonge que les corpuscules sont hors des œufs et des vers ! Enfin, je crois que ces gens-là sont fous.» [54].

Le 3 juin 1867, une longue lettre de Pasteur sur la flacherie est lue par Dumas à l'Académie des sciences [55]. Il y parle d'empoisonnement qui fait apparaître les corpuscules spontanément…

Le 27 août 1867, Balbiani présente un travail à l'Académie des sciences. D'emblée, il débute son article en écrivant : «…, j'ai essayé de montrer que l'opinion qui consiste à attribuer à la maladie actuelle des vers à soie une origine parasitaire est l'unique qui s'appuie sur des preuves positives…» [56]. Balbiani est par conséquent du même avis que Béchamp.

1868

Le 8 juin 1868, Béchamp complète sa description des maladies des vers à soie en s'intéressant à la cause de la maladie des morts flats. Pour lui, le Microzyma bombycis est la cause de la maladie.

Finalement, Louis Pasteur admet que Béchamp a raison [57]. Selon Paul de Kruif [58], ce serait Gernez, le collaborateur de Pasteur, qui lui aurait ouvert les yeux sur l'origine parasitaire de la pébrine et Pasteur aurait mis six mois pour en être convaincu [58], [59]. Cependant, Louis Pasteur n'est pas correct : il ne reconnaît pas l'antériorité et la priorité des travaux d'Antoine Béchamp. Il va même écrire partout (à l'Académie des Sciences, au Ministère de l'Agriculture) qu'il a été le premier à avoir montré l'origine parasitaire de la pébrine [60].

Conclusions de l'historique de la maladie des vers à soie

En conclusion, dans l'histoire de la maladie des vers à soie :

- Pasteur n'a pas découvert le principe de l'exclusion des vers malades pour la reproduction, qui fut proposée en 1859 par A. Quatrefages [61], [62], dont il connaissait les travaux [63]. Il n'a trouvé ni le moyen de découvrir les vers malades, ni le procédé qui en favoriserait l'application [64].

- Béchamp a proposé particulièrement rapidement la bonne hypothèse parasitaire de la pébrine ainsi qu'un traitement curatif par la créosote (qui ne fut malheureusement pas appliqué à grande échelle), sans oublier un traitement préventif (par le degré d'humidité).

En 1870, Pasteur publie un ouvrage sur les maladies des vers à soie (livre qu'il dédie à la S. M. l'Impératrice Eugénie). Il se pose en sauveur de la sériciculture, quoiqu'il ne soit pas le découvreur de l'agent étiologique de la maladie des vers à soie, ni d'un traitement curatif ou préventif.

Tandis qu'en 1867 il traitait de fous les personnes qui soutenaient la cause parasitaire de la pébrine, dix ans plus tard (en décembre 1877), Pasteur s'attribua l'honneur d'avoir trouvé la cause parasitaire de la maladie. Il obtint de nombreuses récompenses financières pour des découvertes faites par Béchamp et Estor [64].

En août 1881, Pasteur et Béchamp se retrouvèrent à Londres pour un congrès médical mondial. Devant les participants et les journalistes, Pasteur attaqua Béchamp et l'accusa de croire aux «générations spontanées», ce qui est faux : Béchamp avait toujours soutenu le caractère parasitaire de la pébrine contre Pasteur qui prétendait que ces corpuscules naissaient spontanément dans le corps des vers à soie.

Béchamp parla devant l'assemblée des scientifiques mais n'eut pas l'occasion de se défendre devant Pasteur qui quitta l'assemblée. Pour répondre à Pasteur, il rédigea un nouvel ouvrage «Les microzymas», publié en 1883.

À cause de tout l'historique précis tiré des Comptes rendus de l'Académie des sciences, plusieurs auteurs [65] ont trouvé qu'il y a eu, dans le chef de Pasteur, falsification de l'histoire médicale et plagiat de la découverte de l'agent étiologique des maladies des vers à soie.

C'est par conséquent Béchamp qui a véritablement trouvé l'agent étiologique de la pébrine et en a, qui plus est , proposé un traitement curatif. Il ne reçut ni subvention ni récompense pour son travail de chercheur.

Antoine Béchamp et la synthèse des colorants, d'atoxyl

Ses recherches l'amènent à la découverte d'une nouvelle méthode nouvelle et économique de production de l'aniline. Le chimiste allemand August Wilhelm von Hofmann produisait de l'aniline en soumettant une mixture de nitrobenzène et d'alcool à la réduction par l'action de l'acide chlorhydrique et du zinc. Béchamp montre en 1852 que l'emploi d'alcool n'est pas indispensable, que le zinc peut être remplacé par des rognures de fer et que l'acide acétique peut remplacer l'acide chlorhydrique. Ce qui sert à diminuer les coûts de la production industrielle de l'aniline.

La maison Renard de Lyon entend parler de la découverte de Béchamp : elle s'adresse à lui et avec son aide réussit à produire de manière économique la fuchsine (c'est à dire magenta) et ses variétés. L'unique profit que Béchamp reçut est de recevoir, une dizaine années plus tard, une médaille d'or décernée par la Société Industrielle de Mulhouse.

L'atoxyl est synthétisé en 1859 par Antoine Béchamp par une réaction chimique entre l'aniline et l'acide arsénique (métarsénite d'acétanilide) ; il l'appelle "atoxyl" en référence à la diminution de toxicité du produit en comparaison avec l'arsenic. L'atoxyl a été utilisé dans le traitement des maladies de la peau et de la maladie du sommeil.

Paul Ehrlich cherchait un traitement contre la syphilis. L'atoxyl avait un effet thérapeutique sur les tréponèmes : il en tuait certains tréponèmes mais pas tous. Paul Ehrlich étudia plus de 600 dérivés arsénobenzènes différents. Finalement, en 1909, il trouve le produit efficace sur ses modèles animaux[66].

Les ferments solubles (ou zymases, ou enzymes)  : prétendue priorité de Béchamp sur Buchner

Dans un mémoire publié en 1858[67], Béchamp soutient[68] que l'interversion du sucre de canne, lorsque on l'obtient sans l'aide de la levure, n'a pas pour cause le simple contact avec l'eau, mais bien les moisissures, dont d'autres observateurs avaient noté avant lui la présence concomitante au phénomène. Il assimile[69] cette action des moisissures à celle de la diastase, un des «ferments solubles» (enzymes) connus à l'époque.

Plus tard, dans un ouvrage publié en 1883[70], Béchamp relatera comme suit des réflexions et des expériences qu'il aurait faites en 1857, après être venu, comme dit plus haut, à l'idée que l'action des moisissures était assimilable à celle de la diastase : «Mais la diastase est ce qu'on appelle un ferment soluble; or les moisissures, comme organisées, sont insolubles : si elles agissent par un ferment soluble, ce dernier doit être excrété par elles et tout constitué en elles. Il résultait de cette remarque que l'organisme des moisissures étant détruit, elles n'en agiraient pas moins si vraiment le ferment soluble était tout constitué dans leur tissu. Dans ces sortes d'expériences, la quantité de moisissure constituée étant peu énorme, voici comment j'opérais : La moisissure, bien lavée et égouttée, était broyée avec une quantité à peu près vingt fois plus grande de sucre de canne solide, de manière à déchirer son tissu : de cette manière les produits solubles de la matière organisée s'imbibaient dans le sucre. (... ) bientôt, on pouvait constater le commencement de l'interversion (... ). La démonstration, je l'ai alors généralisée, en démontrant que les moisissures qui naissent dans le sucre et dans certaines fermentations, la levûre de bière elle-même, qui est aussi une moisissure, sont dans le même cas.» (Note : la levure de bière est reconnue ici dans son effet d'interversion du sucre de canne, et non de fermentation. ) Béchamp, dans le même livre[71], dit qu'il nomma zymase le «ferment soluble» qu'il avait ainsi découvert.

Même si on s'en tient à l'époque où Béchamp publia ces expériences (1883) et non à celle où il dit les avoir faites (1857), elles peuvent sembler préfigurer celles que Buchnner publiera en 1897. Des auteurs comme Philippe Decourt[72] et Milton Wainwright[73] en concluent ou semblent en conclure que Buchner usurpe une gloire qui revient à Béchamp.

Il faut cependant noter que ce que Buchner obtenait à partir de la «zymase[74]» de la levure, et en l'absence de la levure elle-même, c'était la fermentation alcoolique[75]. Or Béchamp dit explicitement que la «zymase» qu'il extrait de la levure produit l'interversion du sucre de canne, mais non la fermentation alcoolique. Après avoir distingué entre les deux fonctions : «Comme ferment, la levûre possède par conséquent deux fonctions : celle d'intervertir le sucre de canne et celle de produire l'alcool. Ces deux phénomènes sont-ils du même ordre ?» et rappelé que la «zymase» de la levure peut à elle seule intervertir le sucre de canne, il ajoute : «Or, on peut laisser la zymase en contact avec le sucre, aussi longtemps qu'on le veut, sans qu'il se forme aucune trace d'alcool, ou se manifeste aucun indice de fermentation»[76]. Buchner a par conséquent réussi, surtout par l'addition de kieselguhr (tripoli) et l'usage d'une presse hydraulique[77], à l'endroit où Béchamp avait échoué.

Citations

Notes et références

  1. http ://www. professorenderlein. com/history. html - Lien externe Béchamp et Enderlein.
  2. Lettre de mai 1900 d'Antoine Béchamp au Docteur Vitteaut, in Marie Nonclercq, Antoine Béchamp, éd. Maloine (1982), p. 43.
  3. Marie Nonclercq, Antoine Béchamp, l'homme et le savant, éd. Maloine (1982)
  4. François Renaud, Willy Hansen et Jean Freney, Dictionnaire des précurseurs en bactériologie, éd. ISKA, 2005
  5. http ://www. fortunecity. com/business/knight/488/ - Lien vers le Centre mondial de Recherches Antoine Béchamp.
  6. Docteur Boucher, article paru le 7 août 1904 intitulé "A l'éternelle gloire de l'immortel Pasteur", in Louis de Brouwer, Vaccination : erreur médicale du siècle, éd. Louise Courteau (1997), p. 62-63.
  7. Marie Nonclercq, Antoine Béchamp, éd. Maloine (1982)
  8. Philippe Decourt, Les vérités indésirables, éd. Archives mondiales Claude Bernard (1989).
  9. Gerald L. Gleison, The private science of Pasteur, éd. Princeton university press (1995).
  10. Voir les comptes rendus de l'Académie des sciences qui sont téléchargeables gratuitement à l'adresse internet http ://math-doc. ujf-grenoble. fr/RBSM/cr-gallica. html Comptes rendus de l'Académie des sciences.
  11. Adrien Loir, A l'ombre de Pasteur, éd. Le mouvement sanitaire (1937)
  12. Pasteur, Œuvre tome 4 – Etude sur la maladie des vers à soie, p V
  13. Pasteur, Œuvre tome 4 – Etude sur la maladie des vers à soie, voir préface de Pasteur
  14. Adrien Loir, A l'ombre de Pasteur, 1938, p 57.
  15. Béchamp, Les microzymas, éd. Centre mondial d'études A. Béchamp (1990, réédition du livre de 1883), p. 757.
  16. voir Béchamp, Les microzymas, éd. Centre mondial d'études A. Béchamp (1990, réédition du livre de 1883), p. 757-758.
  17. Pasteur, Observations sur la maladie des vers à soie, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1865, tome 61, p. 506- 512.
  18. Pasteur, Observations sur la maladie des vers à soie, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1865, tome 61, p. 511.
  19. Pasteur, Observations sur la maladie des vers à soie, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1865, tome 61, p. 510.
  20. Béchamp, Sur l'innocuité des vapeurs de créosote dans les éducations de vers à soie, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1866, tome 62, p. 1341-1341.
  21. A l'époque, le mot «constitutionnel» s'oppose au mot «parasite» : il veut dire que la maladie appartient à la constitution du malade, vient de lui et non de l'extérieur. Voir Philippe Decourt, Les vérités indésirables, éd. Les archives Claude Bernard (1989), p. 172.
  22. Pasteur, dans son ouvrage de 1870 Études sur la maladie des vers à soie (Œuvres complètes, vol. 4, 1926, p. 50), rédigé : «M. Béchamp, professeur à la Faculté de médecine de Montpellier, conseilla l'emploi de fumigations de créosote avec une telle insistance et une si grande abondance d'arguments, tous fondés, il est vrai, sur des idées préconçues, que les provisions de cette substance, faites par les pharmacies du Midi, en augmentèrent le prix. Mais deux années après ces publications spécieuses, il n'était plus question du fameux spécifique.» (sur Gallica).
  23. Pasteur, observations de Pasteur sur la communication de Béchamp du 3 septembre 1866, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1866, tome 63, p. 428.
  24. Pasteur, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1866, tome 63, p. 126-142.
  25. Béchamp, Réponse aux observations faites par M. Pasteur au sujet d'une Note relative à la nature de la maladie actuelle des vers à soie, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1866, tome 63, p. 425.
  26. Pasteur, Nouvelles études sur la maladie des vers à soie, Comptes rendus de l'Académie, 1866, tome 63, p. 126-142.
  27. Pasteur, Nouvelles études sur la maladie des vers à soie, Comptes rendus de l'Académie, 1866, tome 63, p. 142.
  28. Nouvelles études sur la maladie des vers à soie, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1866, tome 63, p. 134.
  29. Pasteur, Nouvelles études sur la maladie des vers à soie, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1866, tome 63, p. 134.
  30. Pasteur, Nouvelles études sur la maladie des vers à soie, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1866, tome 63, p. 134-135.
  31. Béchamp, Recherches sur la nature de la maladie actuelle des vers à soie, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1866, tome 63, p. 311-313.
  32. Pasteur, Observations au sujet d'une Note de M. Béchamp relative à la nature de la maladie actuelle des vers à soie, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1866, tome 63, p. 317-319.
  33. Béchamp, Recherches sur la nature de la maladie actuelle des vers à soie, et plus particulièrement sur celle du corpuscule vibrant, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1866, tome 63, p. 391-393.
  34. Ses questions n'avaient pas été publiées dans les Comptes rendus, fait signalé dans son article du 3 septembre 1866.
  35. Béchamp, voir l'article Réponse aux observations faites par M. Pasteur au sujet d'une Note relative à la nature de la maladie actuelle des vers à soie, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1886, tome 63, p. 427.
  36. Béchamp, Réponse aux observations faites par M. Pasteur au sujet d'une Note relative à la nature de la maladie actuelle des vers à soie, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1866, tome 63, p. 425-428.
  37. Pasteur, Observations au sujet d'une Note de Balbiani relative à la maladie des vers à soie, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1866, tome 63, p. 441-443.
  38. Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1866, tome 63, p. 552.
  39. Béchamp, Note sur le siège du parasite dans la maladie du ver à soie nommée pébrine, et sur la théorie du traitement de cette maladie, en réponse à une Note de M. Joly, du 24 septembre, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1866, tome 63, p. 693-697.
  40. Béchamp, Note sur le siège du parasite dans la maladie du ver à soie nommée pébrine, et sur la théorie du traitement de cette maladie, en réponse à une Note de M. Joly, du 24 septembre, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1866, tome 63, p. 696.
  41. Béchamp, Extrait d'une Lettre accompagnant l'envoi d'un opuscule sur la maladie des vers à soie, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1866, tome 63, p. 1147-1148.
  42. Béchamp, Physiologie – sur le corpuscule vibrant de la pébrine, reconnu comme organisme producteur d'alcool, Comptes rendus de l'Académie des sciences 1867, tome 64, p. 231-232.
  43. Philippe Decourt, Les vérités indésirables, éd. Archives mondiales Claude Bernard (1989), p. 183.
  44. Philippe Decourt, Les vérités indésirables, éd. Archives mondiales Claude Bernard (1989), p. 184.
  45. Pasteur, Sur la nature des corpuscules des vers à soie, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1867, tome 64, p. 835-836.
  46. Béchamp, Physiologie – Faits pour servir à l'histoire de la maladie parasitaire des vers à soie nommée pébrine, et particulièrement du développement du corpuscule vibrant, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1867, tome 64, p. 873-875.
  47. Béchamp, Physiologie – Faits pour servir à l'histoire de la maladie parasitaire des vers à soie nommée pébrine, et particulièrement du développement du corpuscule vibrant» Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1867, tome 64, p. 875.
  48. Béchamp, Lettre adressée au président au sujet de la communication faite par M. Pasteur le 29 avril dernier, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1867, tome 64, p. 1042-1043 et 1043-1045.
  49. Béchamp, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1867, tome 64, pp. 1043-1045, consultable sur Gallica; voir aussi p. 1185-1186.
  50. Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. 66, 1868, pp. 1160-1163, spéc. p. 1161, consultable sur Gallica.
  51. Béchamp, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1867, tome 64, p. 1045.
  52. Béchamp, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1867, tome 64, p. 1043 et 1185.
  53. Marie Nonclercq, Antoine Béchamp, éd. Maloine (1982), p. 70.
  54. Philippe Decourt, Les vérités indésirables, éd. Les archives mondiales Claude Bernard (1989), p. 190.
  55. Pasteur, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1867, …
  56. Balbiani, Histoire naturelle – Etudes sur la maladie psorospemique des vers à soie. De la maladie observée dans l'œuf et chez l'embryon, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1867, tome 64, p. 574-575.
  57. Yves Robin, Lettre ouverte à Monsieur Pasteur Louis, éd. France Europe Editions, p 81.
  58. Paul de Kruif, The microbes hunters, éd. Harvest Books, 1959, p 87-88
  59. Yves Robin, Lettre ouverte à Monsieur Pasteur Louis, éd. France Europe Editions, p 81 et p 218 (note 50 du livre).
  60. Yves Robin, Lettre ouverte à Monsieur Pasteur Louis, éd. France Europe Editions, p 81-82.
  61. Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1859, tome 48, p. 552-573
  62. Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1859, tome 48, p. 616.
  63. Pasteur, Observations sur la maladie des vers à soie, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1865, tome 61, p. 507.
  64. Philippe Decourt, Les vérités indésirables, éd. Les archives mondiales Claude Bernard (1989), p. 183.
  65. Voir Hume (1948), M. Nonclercq (1982), Philippe Decourt (1989), Louise L. Lambrichs (1993), Gerald L. Geison (1995), Yves Robin (2002), Pierre-Yves Laurioz (2003), Antonio Cadeddu (2003), etc.
  66. E. Douglas Hume, Béchamp ou Pasteur, un chapitre perdu de l'histoire de la biologie, Paris, éd. Librairie Le François, 1948, p 11
  67. «De l'influence que l'eau pure ou chargée de divers sels exerce à froid sur le sucre de canne». Extrait dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences, séance du 4 janvier 1858, t. 46, 1858, pp. 44-47, consultable sur Gallica; texte complet dans Annales de chimie et de physique, 3e série, t. 54, 1858, pp. 28-42, consultable sur Gallica.
  68. Sa démonstration a convaincu Pasteur : «cet observateur [= Béchamp] a reconnu ce fait intéressant que les moisissures, comme la levûre, cèdent à l'eau une substance qui intervertit le sucre.  En empêchant par un antiseptique l'apparition des moisissures, le sucre ne s'intervertit plus.» (L. Pasteur, Études sur la bière, 1876; Œuvres complètes de Pasteur, t. 5, p. 252, consultable sur Gallica. )
  69. Annales de chimie et de physique, 3e série, t. 54, 1858, p. 40, point 27.
  70. Antoine Béchamp, Les microzymas, Paris, 1883 (réimpr. photogr., Paris, 1990), pp. 68-70.
  71. Antoine Béchamp, Les microzymas, Paris, 1883 (réimpr. photogr., Paris, 1990), p. 73.
  72. «On peut regretter que les prix Nobel ne soient pas forcément donnés à ceux qui le méritent. Ce fut le cas pour les zymases ou ferments solubles d'Antoine Béchamp. En 1907, le prix Nobel de chimie fut attribué à l'Allemand Eduard Buchner pour la découverte en 1897 de la zymase qui transforme le sucre en alcool. (... ) À vrai dire, Buchner n'avait rien découvert.» Philippe Decourt, Les vérités indésirables, Paris, 1989, p. 257.
  73. M. Wainwright, après avoir rapporté les observations et expériences de Béchamp sur le rôle de la «zymase» dans l'interversion du sucre de canne, fait ce commentaire ; «Pourtant, nos manuels nous disent erronément que Buchner fut le premier à extraire une enzyme de la levure, ainsi qu'à l'appeler zymase, 'percée'accomplie en 1897, à peu près 35 ans après les expériences de Béchamp !» (Milton Wainwright, «Early history of microbiolgy», Advances in applied microbiology, vol. 52, 2003, pp. 333-355, partiellement consultable sur Google Books, spéc. p. 341-342.
  74. Buchner employait lui aussi ce mot constitué par Béchamp. Voir Pierre Thuriaux «Eduard Buchner, ou un siècle d'enzymologie», MS Médecine Sciences (Histoire de la médecine et des sciences), vol. 14 (1998), 248-251, en ligne, spéc. P. 251.
  75. Son article (Buchner E, «Alkoholische Gährung ohne Hefezellen : vorlaüfige Mitteilung», Berichte der Chemischen Gesellschaft 1897 ; vol. 30, pp. 117-24) est intitulé «Fermentation alcoolique sans cellules de levure» et précédé de cette introduction : «Il n'avait pas été envisageable jusqu'ici d'obtenir une activité de fermentation en dehors des cellules vivantes de levure. Cet objectif est atteint par le procédé expérimental décrit ci-dessous.». Voir Pierre Thuriaux «Eduard Buchner, ou un siècle d'enzymologie», MS Médecine Sciences (Histoire de la médecine et des sciences), vol. 14 (1998), 248-251, en ligne.
  76. Antoine Béchamp, Les microzymas, Paris, 1883 (réimpr. photogr., Paris, 1990), p. 286. Aux pp. 287-288 et 289, Béchamp insiste et théorise.
  77. Pierre Thuriaux «Eduard Buchner, ou un siècle d'enzymologie», MS Médecine Sciences (Histoire de la médecine et des sciences), vol. 14 (1998), 248-251, en ligne, spéc. P. 251.
  78. Louis de Brouwer, Vaccination : erreur médicale du siècle, éd. Louise Courteau (1997), p 62-63
  79. Antoine Béchamp, Leçons sur la fermentation vineuse et sur la fabrication du vin, p 6-7 in E. Douglas Hume, Béchamp ou Pasteur ?. Un chapitre perdu de l'histoire de la biologie, Paris, éd. Librairie Le François, 1948, p 48.
  80. Antonio Cadeddu, Les vérités de la science. Pratique, récit, histoire : le cas Pasteur, éd. Leo S. Olschki, 2003, pp 44-45).

Œuvres

Le lecteur désireux de lire l'œuvre de Béchamp pourra consulter la bibliographie particulièrement fouillée dans le livre de Marie Nonclercq, Antoine Béchamp, l'homme et le savant.

Bibliographie

Le lecteur pourra consulter les livres et articles suivants où Antoine Béchamp est cité.

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